Qu'en pensez-vous ?

Longtemps j'ai tenté de dissimuler, de taire mon goût du travestissement. Ca a commencé lorsque j'étais enfant, par des essayages des vêtements de ma sœur. Habillé en fille je me sentais bien, même très bien dans ma peau. Très attiré par la gente féminine, j'ai eu des expériences dès mon plus jeune âge. Cependant je pensais aux deux sexes, presque indifféremment. Cela allait plutôt bien comme cela, je taisais mes penchants, j'étais un garçon qui portait comme tant d'autre des cheveux longs. J'aurai pu rester ainsi, mais un jour, je me suis retrouvé sans l'avoir cherché dans le lit d'un de mes professeurs. C'est arrivé le plus naturellement du monde, sans que cela ne me choque à aucun moment. Je venais d'avoir dix neuf ans et je découvrais ma bisexualité. Très vite, ne sachant où vraiment me situer, alors que je fréquentais les deux sexes et, que je sortais avec une jeune fille de mon âge. Je fis le choix de rester homme, ce qui me semblait plus facile à vivre dans notre société (nous étions à la fin des années soixante dix) Pour me limiter je laissais pousser ma moustache et me mariais jeune. Vingt quatre ans plus tard, et trois enfant déjà grands, alors que je divorçais, revinrent mes premières affinités de travestissement. Durant mon mariage, j'avais mis des vêtements féminins en de très rares occasions, quelques minutes seulement. Depuis j'ai rasé ma moustache, qui d'ailleurs ne m'allait pas et me suis acheté des vêtements féminins. J'ose enfin affronter mes démons, si encore on peut les nommer ainsi ! Je vis en couple, avec une femme qui ne sait rien de mon goût. Je mène deux vies parallèles qui se complètent bien et je suis enfin bien dans ma peau. Je reste plus hétéro que bisexuel, bien que l'envie d'un homme me démange souvent. Peut-être est-ce là un genre de phantasme, ou peut-être passerai-je à l'acte avec l'homme (ou le travestis) qui saura me donner confiance en lui. Finalement, je dois être plus lesbienne qu'autre chose ! Je n'aime les hommes que s'ils sont des mâles, mais pas macho (dans le sens du mépris de la femme). Des hommes qui savent me diriger et me conduire fermement et dans le respect de l'autre. Je les apprécie un peu fort, pour que je me sente bien dans leurs bras. J'aime me sentir désirée et guidée. A défaut de quoi, je préfère les travestis bien androgyne ou efféminés. Les femmes disent de moi que je fais l'amour comme une lesbienne et elles s'y connaissent bien. D'autant plus, qu'excepté deux d'entre elles, je n'ai connu que des lesbiennes de ma première à mon épouse durant 24 ans ! Bref, je ne pense pas que mes choix, ni mes goût fassent de moi un monstre, ni un dépravé. Je comprends que peu de personnes le comprennent comme une normalité ou comme une simple différence. Je ne cherche pas à convaincre, ni à en faire la publicité, mais simplement à vivre librement mon choix. Je reste un homme dans le travail et pour une partie de ma vie et suis en femme le reste du temps. Je demande le respect de chacun ou de chacune.